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1882 - 1886 : Les lois Ferry

 

Les grandes étapes des lois Ferry :

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neutralité des enseignements

neutralité des locaux

neutralité des enseignants

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16 Juin 1881 : l'enseignement primaire devient gratuit::

 

28 Mars 1882 :

1. L'école devient obligatoire de 6 à 13 ans, pour les deux sexes.

Extraits du rapport du Sénat sur l'enseignement primaire obligatoire.

Les écoles ne sont pas encore mixtes : la mixité ne s'impose que progressivement vers 1950.

L'école devient obligatoire jusqu'à 16 ans en1959.

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2. Laïcisation des enseignements : l'instruction religieuse est supprimée

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L'article 1er détermine le contenu de l'enseignement et supprime l'enseignement religieux catholique : "l'instruction morale et civique" remplace "l'instruction morale et religieuse" (l'instruction religieuse datait de la loi la loi Falloux du 15 mars 1850).

Art. 1er :

L'enseignement primaire comprend : L'instruction morale et civique ; La lecture et l'écriture ; La langue et les éléments de la littérature française ; La géographie, particulièrement celle de la France ; L'histoire, particulièrement celle de la France jusqu'à nos jours ; Quelques notions usuelles de droit et d'économie politique ; Les éléments des sciences naturelles physiques et mathématiques ; leurs applications à l'agriculture, à l'hygiène, aux arts industriels, travaux manuels et usage des outils des principaux métiers ; Les éléments du dessin, du modelage et de la musique ; La gymnastique ; Pour les garçons, les exercices militaires ; Pour les filles, les travaux à l'aiguille. L'article 23 de la loi du 15 mars 1850 est abrogé.

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L'article 2 fixe une journée, le jeudi (qui deviendra notre mercredi) est libérée pour permettre l'enseignement religieux des familles qui le souhaitent :
Art. 2  :

Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s'ils le désirent, à leurs enfants, l'instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires.

La neutralité de l'enseignement se fait au nom de la liberté de conscience des enfants et des familles : elle obéit à un principe de liberté.

Controverse très vive : opposition du camp conservateur, catholique et anti-républicain, qui parle "d'école sans Dieu" (mots de l'Evêque), et dit que l'école est contre Dieu.

Attention, certains républicains sont laïques et pourtant croyants. La laïcité n'est pas l'athéisme.

Mais ils sont contre le contrôle de l'Eglise sur l'Ecole : le débat est politique et non pas religieux.

 

2 novembre 1882 :

Laïcisation des locaux

Une circulaire du 2 novembre 1882 stipule que les emblèmes religieux ne doivent pas figurer dans les locaux scolaires.

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30 octobre 1886 :

Laïcisation du personnel enseignant

Avant 1886 une grande partie des institutrices étaient des religieuses.

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En 2004, la loi interdisant le port ostensible des signes religieux dans les écoles, concernant à la fois les élèves, les enseignants et tous les personnels de l'éducation, réaffirme ce principe de neutralité de l'école publique.

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Enevement_Crucifix_Ecoles.png

L'enlèvement des crucifix dans les écoles de la ville de Paris, Léon Gerlier, février 1881, musée Carnavalet.

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La lettre de Jules Ferry aux instituteurs

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La « lettre aux instituteurs » du 27 novembre 1883 est une circulaire du ministre de l'Instruction publique Jules Ferry qui, suite au vote de la loi du 28 mars 1882 sur l’école primaire obligatoire et laïque, dans un contexte de polémique des milieux cléricaux contre la laïcisation de l’école et alors qu’il s’apprête à quitter son ministère, leur explique leurs nouveaux rôles et définit la finalité et les modalités d’une éducation morale et civique : « l'instruction religieuse appartient à la famille et l'instruction morale à l'école ».

 

 

L'histoire par l'image

Instruction_republicaine.png

En classe, le travail des petits, Jean Geoffroy, 1889

© Photo RMN-Grand Palais - J.-G. Berizzi

Le premier emploi du mot "laïcité" sert à désigner l'école

Ferdinand Buisson, Dictionnaire de pédagogie, 1887 :

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« Que faut-il entendre par laïcité de l'enseignement ? (…) : l'enseignement primaire est laïque, en ce qu'il ne se confond plus avec l'enseignement religieux. L'école, de confessionnelle qu'elle était, est devenue laïque, c'est-à-dire étrangère à toute église ; elle n'est plus seulement « mixte quant au culte » (…) elle est « neutre quant au culte ». Les élèves de toutes les communions y sont indistinctement admis, mais les représentants d'aucune communion n'y ont plus autorité, n'y ont plus accès. C'est la séparation, si longtemps demandée en vain, de l'église et de l'école. L'instituteur à l'école, le curé à l'église, le maire à la mairie. Nul ne peut se dire proscrit du domaine où il n'a pas entrée : c'est le fait même de la distinction des attributions, qui n'a rien de blessant pour personne ni de préjudiciable pour aucun service. »

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OW

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